Traçabilité des uns, opacité des autres

Les lumières du Consumer electronic show (CES) de Las Vegas sont éteintes, mais les yeux de ses 170.000 participants déclarés continuent de briller. Tout est dans la démesure à la grande foire des produits électroniques, y compris l’espoir de faire fortune des nouveaux arrivants. Sans attendre, Amazon a annoncé que son assistant intelligent Alexa était désormais intégré à 200 millions d’appareils, Google que le sien était utilisé par 500 millions de personnes chaque mois. Rares sont les objets qui ne sont pas connectés ou sont annoncés l’être prochainement, même la pomme de douche n’y échappe pas.

La rançon du succès d’Internet

En temps normal, Internet est déjà l’outil de surveillance inégalé magistralement dévoilé par Edgar Snowden. Puis le Parti-État chinois a pris le relais à ce propos dans les médias. Cette nouvelle mode se répand partout, dernièrement au départ des Émirats arabes unis comme cela vient d’être divulgué. Mais lorsque les temps sont mauvais, la coupure d’Internet s’impose, rançon de son succès. Le gouvernement indien s’y emploie à son tour.

La mauvaise farce du talent et de la réussite

En ces temps d’inégalités croissantes, comme l’INSEE vient encore de le relever en France, chiffres 2018 à l’appui (*), le talent est seriné en exemple pour justifier les bonnes fortunes. Ni l’héritage, ni les guerres, ni la corruption, ni surtout la spéculation, qui sont autant d’occasions de les amasser, n’ont l’heur d’être évoqués. Mais qu’est-ce que le talent a donc à faire là-dedans, quand les transactions financières sont de plus en plus l’occasion d’une gestion passive ou confiées à des robots ?